Manifestation contre les délestages au Burkina Faso
C’est devenu une coutume au Burkina. Les périodes de la canicule (mois de mars, avril voire mai) sont instituées comme mois de délestage. Il y a des quartiers qui peuvent passer une journée sans électricité. La conséquence de tout cela est que l’activité économique est au ralenti, car sur 8 heures de travail on peut passer au moins 3 heures à se tourner les pouces pour raison de délestage. Le 3 avril dernier, le premier ministre présentait son discours sur l’état de la nation face aux députés. Interpellé sur le sujet, il a fait preuve d’une incapacité notoire : « On ne peut pas résoudre les problèmes de délestage…. » Et dire qu’on veut faire du Burkina un pays émergent !
Le Balai citoyen, un mouvement apolitique a donné de la voix en invitant ce matin 29 avril les gens pour un sit-in devant les sièges de la Société nationale burkinabè de l’électricité (Sonabel) à Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Le mot d’ordre était la « mobilisation générale pour manifester notre désarroi contre les délestages de la Sonabel ». Pour le mouvement, « trop c’est trop » car « cela fait déjà bien des années que les coupures intempestives d’électricité et les délestages ont été inscrits dans le quotidien des Burkinabè. En effet, les coupures d’électricité et les délestages se succèdent chaque année, allant de mal en pis ». L’occasion a été pour eux de remettre un message au directeur général de la Sonabel. Cette dépêche est d’un ton péremptoire : « L’arrêt définitif des délestages » ou encore la suspension des pénalités, l’audit de la Sonabel, la fourniture permanente et ininterrompue d’électricité dans les hôpitaux, la suppression de la taxe TV et la transparence des taxes en général sur la facture.
Les élèves de certains établissements de Ouagadougou n’ont pas marchandé leur participation à la marche. La raison est que les délestages intempestifs les empêchent d’étudier alors que les examens de fin d’année sont proches. Boukary Kaboré dit le Lion, fidèle ami de feu Thomas Sankara est venu apporter son soutien aux manifestants. D’ailleurs, le Balai citoyen a invité les uns et les autres à faire le déplacement demain 30 avril au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. C’est le jour où en principe, le TGI doit donner sa décision sur la reconnaissance officielle de la tombe de Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987. Une demande que sa femme et ses enfants ont formulée depuis octobre 2010.
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