Au Burkina, des manifestations contre l’homosexualité
L’homosexualité est vue comme une malédiction au Burkina Faso. Un homosexuel est considéré comme un malade mental qui ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Les milieux coutumiers et religieux condamnent la pratique et se disent prêts à désobéir à l’autorité qui la légaliserait. La maire de Ouagadougou a voulu venir en aide à « ces malades mentaux », mais il se trouve actuellement face à un mur de protestation.

Mardi 29 octobre 2013, aux environs de 9 heures, j’étais au commissariat central de Ouagadougou où je devait légaliser des documents. Un jeune d’environ 28 ans arrive, essoufflé. Il dit à ses camarades qu’il a un problème qui le traumatise. Les autres se mettent dans un sérieux, tel un homme qui creuse la tombe de sa belle-mère, pour l’écouter. Le jeune homme prend la parole : « Je suis follement amoureux d’un homme qui a une petite barbe comme toi (indexant un de ses camarades) ». A la fin de sa phrase , il a essuyé un « magnerbiga » (« ta mère con » en mooré et « bâbiè » en dioula. Excusez l’usage de ces expressions) Disons qu’il a échappé de justesse à la colère de l’assistance en prenant ses jambes au cou. On a failli le lyncher. Si c’était une plaisanterie, je pense qu’il a compris ! Cette anecdote, c’est juste pour montrer à quel point les gens sont intransigeants face à l’homosexualité. C’est un sujet qui fâche ! Comment peut-on imaginer qu’un homme tombe amoureux de son camarade garçon ? se demande-t-on. La question vaut de même pour la femme ! Chez nous au Burkina on a du mal à concevoir cela. Oui, ces pratiques similaires à celles de Sodome et Gomorrhe dont parle la Bible, du reste, pour ceux qui croient à ce « bouquin »
Le maire face aux anti-homosexuels
Depuis le 21 octobre dernier au Burkina et particulièrement à Ouagadougou (la capitale) la question de l’homosexualité est sur toutes les lèvres. Une partie de la population est sous le choc ! Elle est contre le maire de la commune de Ouagadougou, Casimir Marin Ilboudo. Ce dernier a animé le lundi 21 octobre un point de presse sur la lutte contre le Sida. Les échanges ont porté sur le plan d’action élaboré en 2012 intitulé « Plan d’action 2013-2015 de lutte contre le VIH, le Sida et les IST dans la commune de Ouagadougou ». Ce programme s’engage en faveur des homosexuels et des prostituées dans la lutte contre le VIH/Sida. Mais la population s’oppose à une quelconque aide en faveur des homosexuels. Dans les « grins de thé » l’on se demande si le maire à reçu un financement des milieux homosexuels au Burkina (Ils sont bel et bien là. Jusqu’à présent, on n’a pas encore vu de gay pride) Le mardi 29 octobre dernier, des jeunes sont sortis et ont protesté devant l’hôtel de ville de Ouagadougou. Pour les protestataires, la somme d’argent prévue (553 millions de F Cfa) afin de prendre en charge «ces malades mentaux » doit être allouée aux hétérosexuels.
La pire chose qui puisse arriver à un HOMME au Burkina, c’est d’être homosexuel. Des communautés coutumières aux religieuses, l’homosexualité est considérée comme une malédiction. Il faut dire que dans la communauté musulmane, l’homosexualité est punie par la charia. Celui qui n’a pas trouvé mieux que de faire l’amour avec une personne de même sexe a pour châtiment la mort. Déjà le 8 août 2013, à la prière de la fête de la fin du ramadan, l’imam de Ouagadougou, le cheikh Aboubacar Sana au nom de la communauté musulmane mettait en garde les autorités en ces termes : « Nous désobéirons à l’autorité si elle entreprend un tel projet (mariage pour tous) au Burkina Faso ».
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