Juste une pensée pour Norbert Zongo !

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Cela fait 15 ans que le journaliste burkinabè Norbert Zongo a été assassiné. 15 ans après, ni justice, ni vérité pour la mémoire de cet illustre journaliste. A toute la famille mondoblog, je ne vous demande pas de pleurer mais ayez une pensée pieuse pour Norbert Zongo, directeur de publication de L’Indépendant, tué et brûlé le 13 décembre 1998.
Grand journaliste d’investigation, des vampires ont cassé sa plume intègre il y a de cela 15 ans. Il y a eu des journalistes assassinés de part le monde entier mais le sort de Norbert Zongo, à mon avis, est le pire pour décrire l’animosité de l’espèce humaine. Tenez-vous bien, ce journaliste a été tué, brûlé et réduit à moins d’un kilogramme de charbon. Et cela fait 15 ans le 13 décembre 2013 que le peuple burkinabè attend que justice soit rendue. 15 ans qu’une veuve et des orphelins attendent que justice soit faite. 15 ans que la douleur consume à petit feu une mère. « Vous l’avez tué. Mais pourquoi le brûlé? Il fallait laisser le corps de mon fils que je vienne le prendre pour aller l’enterrer…» parole d’Augustine Zongo, mère de Norbert. Vous comprenez bien la douleur qui martyrise cette femme ! Oui, une mère qui « a porté durant neuf mois un enfant dans ses entrailles, manqué de justesse la mort le jour de l’accouchement. A pris soin de lui jusqu’à l’inscrire à l’école. Celui-ci réussit ses études et parce qu’il a embrassé un métier qui dérange certains, un beau jour, on le tue, le brûle et le réduit à moins d’un kilo de cendre ».
Norbert Zongo avait une plume d’enfer qui indignait beaucoup de têtes bien placées au sommet de l’Etat burkinabè. Des dossiers brûlants, il en a traités. C’est justement dans cette lancée qu’il trouve la mort. Il enquêtait en effet sur l’assassinat de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet du président du Faso, Blaise Compaoré. Norbert Zongo n’était pas ce journaliste qu’on pouvait emprisonner parce que professionnellement, il était irréprochable. La seule solution, c’était son élimination physique. Il a donc été criblé de balles et brûlé.

En son temps, une enquête indépendante avait désigné six (6) suspects sérieux. Mais le dossier est classé depuis juillet 2006 au niveau de la justice burkinabè. Le peuple a pourtant donné sa parole à travers une lampe allumée qui ne sera éteinte que le jour où la lumière sera faite sur cet assassinat ignoble. Pour cela, les défenseurs des droits de l’homme ont saisi la justice internationale à savoir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, à Arusha, en Tanzanie les 28 et 29 novembre 2013. Le peuple burkinabè attend avec impatience le délibéré de cette juridiction.
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