Burkina : les autorités ne veulent plus entendre parler de Thomas Sankara

17 octobre 2013

Burkina : les autorités ne veulent plus entendre parler de Thomas Sankara

Le 15 octobre 2013, les sympathisants de Thomas Sankara ont commémoré son 26e anniversaire. Le moins à dire c’est que les autorités ne veulent plus qu’on parle de l’homme.

Même mort, il dérange toujours
Même mort, il dérange toujours

Au Burkina Faso actuellement, les autorités ne veulent plus attendre parler du père de la révolution du 4 août 1983. La preuve, pour la commémoration du 26e anniversaire, les sympathisants avaient une série d’activités à mener (ça été l’occasion de réfectionner sa tombe profanée en juillet 2012 et qui ne manquait de choquer certaines personnes au regard de son état hideux et indigne d’un président de sa trame). Pour une large diffusion du message sur les activités au menu, les sympathisants ont demandé à passer le samedi 12 octobre 2013 à l’émission Télé agenda et loisir à la Télévision nationale du Burkina. Ils ont même payé les frais de passage à l’antenne. Selon Sams’k Le Jah, membre du mouvement Balai Citoyen, « à leur grande surprise, ils ont été rappelés quelques minutes plus tard par le présentateur de l’émission qui leur fait savoir qu’ils ne pouvaient parler de Thomas Sankara sur les ondes de la télévision nationale »

Dans la série d’activités à mener il été aussi question d’un méga concert dédié à l’homme. Pour ce faire, une correspondance a été adressée aux autorités municipales en vue d’une autorisation d’occuper un espace public dans la ville de Ouagadougou. La requête n’a pas reçu de suite favorable.

Il y a de cela quelques jours, Alain Foka a initié une série d’épisode sur l’homme de Bokin (son village natal) dans son émission Archives d’Afrique. Il a tenu, comme il a lui-même signifié dans l’émission, associer le président Blaise Compaoré. Mais il n’y a pas eu de suite favorable à sa démarche.

Les assassins de Thomas Sankara d’une manière ou une autre ne veulent plus parler de lui. « La meilleure manière d’oublier quelqu’un c’est de décider volontairement de ne plus prononcer son nom » C’est bien ça ! C’est l’attitude que les assassins du révolutionnaire ont adopté.  Mais peu importe ! Ils ne peuvent rien contre la renommée de Thomas Sankara. Il s’est battu non pas seulement pour le Burkina Faso, mais pour tous les pays du Tiers-Monde. « Je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part » disait-il.  Thom Sank a donc tracé  la voie à suivre pour beaucoup. Et sa renommée se poursuit même jusqu’à aujourd’hui. Pour preuve, beaucoup de personnes ne peuvent faire un séjour au Burkina sans faire un recueillement sur sa tombe. C’est comme si elle était devenue un lieu de pèlerinage pour beaucoup de passants.

Le jeudi 15 octobre 1987 aux environs de 16 heures, Thomas Sankara, alors président du Burkina, tombait sous le coup des balles assassines d’un coup d’Etat orchestré par… Blaise Compaoré, son meilleur ami. J’avais cinq (5) mois au moment de ces faits macabres. 26 ans après Thomas Sankara reste une icône pour une grande partie de la population africaine en générale et burkinabè en particulier. Aucun homme n’est parfait. Mais Thomas Sankara reste un référent dont les actes sont pleins d’enseignements. Repose en paix  président !

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